Amour … ?

Le Baiser

Emission sur France Culture : l’origine du baiser et son actualité

 

baiserhotelville

 © Robert Doisneau – Le baiser de l’Hotel de Ville 

Bien sûr, il y a différentes sortes de baisers,  le baiser du bout des lèvres, le baiser familial, maternel, amical…

Mais le vrai baiser suppose un abandon. Dans le baiser amoureux, il y a un abandon total, une disponibilité, un accueil de l’autre une ouverture totale… dans cet acte l’unité fait sens, l’amour transparait.

« Embrasse moi, de tout ton coeur, de toute ton âme » (dit elle dans le film « La bête humaine », de Jean Renoir)

Qu’y a t il de si magique dans le baiser, dans l’embrassade..  Pourquoi ce geste peut il revêtir une telle importance ? Est il si chargé d’émotion ?  Dans ce moment d’abandon total il n’y a plus TOI, il n’y a plus MOI, il n’y a qu’amour.. Cette fusion furtive avec l’autre, contient-il la promesse d’une fusion totale, une promesse d’éternité ?

Le baiser amoureux, c’est comme une voie de passage, un chemin d’accès à ce qui nous dépasse, nous fait vibrer et nous permet d’être complètement.

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Le sexe ni la mort

(essais sur l’amour et la sexualité )

(Comte Sponville)

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Où comment le pardon est le ciment du couple.

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« L’amour ne sait rien du passé ni du futur, il est sans cesse nouveau »  

(J. Krishnamurti)

« On ne s’aime jamais comme dans les histoires, tout nus et pour toujours. S’aimer, c’est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de vous ou du monde. »  (Jean Anouilh)

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A quoi ça sert l’amour ?

« En somme, si j’ai compris,
Sans amour dans la vie,
Sans ses joies, ses chagrins,
On a vécu pour rien? »

(Chanson d’Edith Piaf )

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L’amour : réflexions, textes, questions, …

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Un très beau texte sur l’amour de Romain Gary.  Un éclairage qui illustre encore davantage les propos de Comte- Sponville (voir vidéos suivantes).

« Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d’amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l’aube, une étude très serrée de l’amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu’il faille empêcher les mères d’aimer leurs petits. Je dis simplement qu’il vaut mieux que les mères aient encore quelqu’un d’autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants ».    (La promesse de l’Aube -Romain Gary) 1960

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« Je me demande si ce n’est pas ça, le vrai, le très grand amour : deux êtres qui ne se rencontrent pas. »  (La Danse de Gengis Cohn, Romain Gary)

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Heureux en amour ?

J’ai particulièrement aimé le livre d’Yvon Dallaire  » Qui sont ces couples heureux ? ».

Voici un extrait d’une interview de l’auteur : 

« Un couple complice n’est jamais soumis »

  • La complicité est-elle un élément essentiel du couple ? Et comment la définiriez-vous ?

Oui ! Dans un couple heureux, les deux partenaires doivent être alliés et complices pour faire des projets. Cette complicité amoureuse se définit par une notion très simple : celle du 1 + 1 = 3. Afin que votre couple puisse évoluer, vous devez élever une partie de vous-même pour reconnaître votre homme tel qu’il est, sans le juger. C’est cette reconnaissance de soi et de l’autre qui permettra à chacun de se réaliser. N’oubliez pas : dans un couple, il ne doit  y avoir ni lutte, ni ennemi. Seulement de l’entraide.

  • Comment se traduit cette complicité amoureuse au quotidien ?

Voici  un exemple très concret. Votre homme adore les vacances faites d’aventures et de découvertes, et vous, pas du tout. Si vous êtes complice, vous prendrez en compte ses désirs et le laisserez partir de son côté. Pendant ce temps, vous en profiterez pour faire des choses qui vous tiennent à cœur, comme rendre visite à vos proches. En résumé, dans un couple complice, aucun des partenaires n’essaiera de forcer l’autre à faire ce qu’il n’a pas envie de faire.

  • Tout cela ressemble un peu à la complicité amicale ?

La complicité amoureuse est très proche de la complicité entre deux amis. Dans les deux cas, elle se construit sur des affinités. La seule différence tient à la présence de la sexualité !

  • Finament, pour durer, un couple doit être autant ami qu’amant…

C’est certain ! D’ailleurs pour savoir si votre couple va durer, demandez-vous si votre conjoint aurait pu être un simple ami ? Si la réponse est oui, vous partez sur de bonnes bases.

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  • Un dernier mot pour nos lectrices ?

Lorsque l’on fait des enquêtes sur les couples heureux et qu’on leur demande leur secret, la grande majorité répondent : « Je n’ai jamais tenté de le changer. » Voilà une parole d’un être complice ! »

Lire la suite …

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Conférence d’André Comte-Sponville sur l’Amour

au « Chêne Noir » Avignon, France chez Gérard Gélas Jeudi 12 février 2009 (2)

Au cours de la conférence, il fait ces citations :

  • « Lorsqu’une femme n’est pas amoureuse, une femme voit un homme tel que ses parents l’on fait. Lorsqu’une femme est est amoureuse, une femme voit le même  homme tel que Dieu l’a fait. Lorsqu’une femme n’est plus amoureuse, elle voit une table, une chaise… »
  • « On ne peut me connaître mieux que tu ne me connait. » (Paul Eluard)
  • C’est pourquoi le couple est un lieu de spiritualité et où la joie est la plus grande…
  • Il n’y a pas d’amour heureux, ni de bonheur sans amour…


Partie 1:

Partie 2 :

Partie 3 :

Partie 4 :

Partie 5:

Partie 6:

Partie 7:

Partie 8:

Partie 9:

Partie 10:

Partie 11:

 

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Érôs et Philia

En français, [nous avons le mot] amour :aimer un être, c’est désirer qu’il soit, quand il est (on ne fait autrement que l’espérer), c’est jouir de son existence, de sa présence, de ce qu’il offre de plaisirs ou de joies. Mais le même mot vaut aussi, on l’a vu, pour le manque ou la passion (pour éros), et prête par là à confusions. Le grec est plus clair, qui utilise sans hésiter le verbe philein (aimer, quel que soit l’objet de cet amour) et, surtout pour les rapports interpersonnels, le substantif philia. L’amitié ? Oui, mais au sens le plus large du terme, qui est aussi le plus fort et le plus élevé. Le modèle de l’amitié, pour Aristote, c’est d’abord « la joie que les mères ressentent à aimer leurs enfants », c’est aussi « l’amour [philia] entre mari et femme », spécialement quand « tous deux mettent leur joie en la vertu de l’autre », c’est encore l’amour paternel, fraternel ou filial, mais c’est aussi l’amour des amants, qu’érôs ne saurait tout entier contenir ni épuiser, et c’est enfin l’amitié parfaite, celle des hommes vertueux, ceux qui « souhaitent du bien à leurs amis pour l’amour de ces derniers », ce qui en fait « des amis par excellence ». Disons le mot : Philia c’est l’amour, quand il s’épanouit entre humains et quelles qu’en soient les formes, dès lors qu’il ne se réduit pas au manque ou à la passion (à l’érôs). Le mot a donc une extension plus restreinte que le français « amour » (qui peut valoir aussi pour un objet, un animal ou un dieu), mais plus large que notre « amitié » (qui ne se dit guère, par exemple, entre enfants et parents). Disons que c’est l’amour-joie, en tant qu’il est réciproque ou peut l’être : c’est la joie d’aimer et d’être aimé, c’est la bienveillance mutuelle ou susceptible de le devenir, c’est la vie partagée, le choix assumé, le plaisir et la confiance réciproques, bref c’est l’amour-action, qu’on opposera pour cela à érôs (l’amour-passion), même si rien n’interdit qu’ils puissent converger ou aller de pair. Quels amants, s’ils sont heureux ensemble, qui ne deviennent amis ? Et comment autrement seraient-ils heureux ? Aristote voit bien que « l’amour [philia] entre mari et femme » est une des formes de l’amitié, sans doute la plus importante (puisque « l ‘homme est un être naturellement enclin à former un couple, plus même qu’à former une société politique »), et qu’elle inclut évidemment la dimension sexuelle. C’est ce qui m’autorise à reprendre ce mot de philia pour distinguer, même dans notre vie amoureuse, l’amour-joie (l’amour selon Spinoza) de l’amour-manque (l’amour selon Platon), comme m’y autorise cette formule toute spinoziste d’ Aristote: « Aimer, c’est se réjouir ». Cela ne serait pas vrai du manque, et suffit à les distinguer . […]
J’observe d’ailleurs que le langage moderne, ici comme souvent, donne raison à Aristote. Comment, dans un couple non marié, désigner (quand on en parle à quelqu’un d’autre) celui ou celle dont on partage la vie ? Mon compagnon, ma compagne ? Cela fait scout ou suranné. Mon concubin, ma concubine ? Cela ne se dit que pour l’état civil ou les impôts. Mon partenaire ? Quel horreur! Mon amant, ma maîtresse ? Cela suppose ordinairement un autre couple, que l’on transgresse. Alors ? A l’intérieur du couple, le prénom suffit, ou bien l’on dit « Mon amour », comme tout le monde. Mais quand il faut en parler au dehors, devant quelqu’un à qui le prénom ne dira rien ? Le plus souvent on dit alors « mon ami(e) » (ou pour les plus jeunes : mon copain, ma copine), et chacun comprend ce que cela veut dire. L’ami, ou l’amie, c’est celui ou celle que l’on aime; et si l’on en parle au singulier, comme d’un absolu, c’est celui ou celle dont on partage la vie ou, à tout le moins, avec qui on fait l’amour, non une fois ou de loin en loin, comme avec un « partenaire » occasionnel, mais de manière régulière, sur la longue (plus ou moins longue) durée du couple… Comment l’amitié, au fil des années, ne se mêlerait-elle pas au désir ? Comment ne se substituerait-elle pas, peu à peu, à la dévorante passion (ou simplement à l’état amoureux) qui l’a précédée et d’ailleurs préparée? Cela est vrai aussi dans le mariage, quand il est heureux, et seules les habitudes de langage le rendent alors moins manifeste. On parle de l’autre en disant « ma femme », « mon mari », plutôt que « mon ami(e) ». Heureux les couples mariés pour lesquels ce n’est qu’une question d’usage, qu’un mot différent pour dire la même chose ! Quelle chose? L’amour, mais réalisé et non plus rêvé. Je me souviens avec émotion de cette femme d’une quarantaine d’années, qui me disait, parlant de l’homme avec qui elle vivait depuis dix ou douze ans, dont elle avait eu deux enfants, qu’ils élevaient ensemble: « Bien sûr, je ne suis plus amoureuse de lui. Mais j’ai toujours du désir pour lui, et puis c’est mon meilleur ami. » J’y ai reconnu, enfin dite, et tranquillement dite, la vérité des couples, quand ils sont heureux, et aussi une expérience, soit dit en passant, sexuellement très forte, très douce, très troublante… Ceux qui n’ont jamais fait l’amour avec leur meilleur(e) ami(e) ignorent quelque chose d’essentiel, me semble-t-il, sur l’amour et sur les plaisirs de l’amour, sur le couple et sur la sensualité des couples. Le meilleur ami, la meilleure amie, c’est celui ou celle que l’on aime le plus, mais sans en manquer, sans en souffrir, sans en pâtir (d’où vient passion), c’est celui ou celle que l’on a choisi(e), celui ou celle que l’on connaît le mieux, qui nous connaît le mieux, sur qui on peut compter, avec qui on partage souvenirs et projets, espoirs et craintes, bonheurs et malheurs… Qui ne voit que c’est en effet le cas dans un couple, marié ou pas, dès lors qu’il dure un peu, du moins si c’est un couple uni, et pas seulement par l’intérêt ou le confort, si c’est un couple aimant, et vrai, et fort ? C’est ce que Montaigne appelait si joliment « l’amitié maritale », et je ne connais pas de couple heureux, hormis le feu des commencements, que cette catégorie ne décrive plus adéquatement que celles de manque, de passion ou d’amour-fou. […]
Les scolastiques distinguaient l’amour de concupiscence ou de convoitise (amor concupiscentiae) de l’amour de bienveillance ou, comme dit aussi saint Thomas, d’amitié(amor benevolentiae sive amicitiae). Sans que cela recouvre exactement l’opposition érôs/philia, telle que j’ai essayé de la penser, on peut dire que l’amour de convoitise reste fidèle à Platon « lorsqu’un être manque de quelque chose et rencontre ce qui lui manque, il le convoite »), comme l’amour de bienveillance reste fidèle à Aristote (pour lequel, rappelle saint Thomas, « aimer, c’est vouloir du bien à quelqu’un »). L’amour, explique saint Thomas, se divise ainsi « en amour d’amitié et amour de convoitise : car un ami, au sens propre, est celui à qui nous voulons du bien; et l’on parle de convoitise à l’égard de ce que nous voulons pour nous ». Bref, l’amour de convoitise ou de concupiscence (gardons ce dernier mot, puisque le français en propose deux, pour le désir sexuel), sans être forcément coupable, est un amour égoïste : c’est aimer l’autre pour son bien à soi. L’amour de bienveillance ou d’amitié, au contraire, est un amour généreux : c’est aimer l’autre pour son bien à lui. Saint Thomas n’ignore pas que les deux peuvent se mêler, et se mêlent en effet dans la plupart de nos amours. La différence n’en subsiste pas moins, que le mélange suppose et confirme. J’aime les huîtres et j’aime mes enfants. Mais ce n’est pas le même amour dans les deux cas : ce n’est pas pour le bien des huîtres que je les aime; ni seulement pour le mien que j’aime mes enfants. Aucun amour humain, sans doute, n’est totalement dépourvu de convoitise. Mais il arrive que la convoitise règne seule (quand j’aime les huîtres, l’argent, les femmes…), et l’amour, même intense, est alors au plus bas. Ou qu’à la convoitise se mêle la bienveillance (quand j’aime mes enfants, mes amis, la femme que j’aime), et l’amour est alors d’autant plus élevé que la bienveillance se développe davantage. Aristote est manifestement ému par ces mères qui doivent abandonner leurs enfants à la naissance, pour leur bien à eux, et qui continueront de les aimer sans en être connues, une vie durant, qui vont les aimer en pure perte ou désespérément, souhaitant le bien de leurs enfants davantage que le leur propre, prêtes à sacrifier même, pour autant qu’elle puisse distinguer l’un de l’autre, celui-ci à celui-là. C’est pure bienveillance, et cela est beau (« il est beau de faire du bien sans espoir d’être payé en retour   »). Mais ce n’est pas la règle. Le plus souvent bienveillance et convoitise vont se mêler, et c’est tant mieux pour tous ceux qui ne sont pas des saints, c’est-à-dire pour nous tous, puisque cela nous permet de chercher notre bien en en faisant un peu, de mêler égoïsme et altruisme, bref d’être l’ami de nos amis (à qui nous voulons du bien) et de nous-même (à qui nous en voulons aussi). Ainsi, dans le couple : quoi de plus naturel que d’aimer(philia) la femme ou l’homme que l’on désire avidement (érôs), quoi de plus normal que de vouloir du bien à celui ou celle qui nous en fait, que d’aimer avec bienveillance, et joyeusement, celui ou celle dont on jouit concupiscemment, que d’être l’ami, donc, de celui ou celle que l’on convoite et possède… Erôs et philia se mêlent, presque toujours, et c’est ce qu’on appelle un couple ou une histoire d’amour. Simplement érôs s’use au fur et à mesure qu’il est satisfait, ou plutôt (car le corps a ses exigences et ses limites),érôs ne renaît que pour mourir à nouveau, puis renaître, puis mourir, avec toutefois de moins en moins de violence, de moins en moins de passion, de moins en moins de manque (de moins en moins d’érôs, ce qui ne veut pas dire moins de puissance ni de plaisir), quand philia au contraire, dans un couple heureux, ne cesse de se renforcer, de s’approfondir, de s’épanouir, et c’est très bien ainsi. C’est la logique de la vie, c’est la logique de l’amour. On n’aime d’abord que soi : l’amant se jette sur l’aimé comme le nouveau-né sur le sein, comme le loup sur l’agneau. Manque : concupiscence. La faim est un désir; le désir, une faim. C’est l’amour qui prend, c’est l’amour qui dévore. Erôs:égoïsme. Puis on apprend (dans la famille, dans le couple) à aimer un peu l’autre pour lui-même aussi : joie, amitié, bienveillance. C’est passer de l’amour charnel, comme dit saint Bernard, à l’amour spirituel, de l’amour de soi à l’amour de l’autre, de l’amour qui prend à l’amour qui donne, de la concupiscence à la bienveillance, du manque à la joie, de la violence à la douceur d’érôs à philia.
André COMTE-SPONVILLEPetit traité des grandes vertus, 18.


Aussi peut-on penser avec André Comte-Sponville qu’il faille pour être heureux d’aimer :

– Désirer un peu moins ce qui manque et un peu plus ce qui est,

– Désirer un peu moins ce qui ne dépend pas de soi et un peu plus ce qui en dépend,

– Espérer un peu moins et vouloir un peu plus (pour ce qui dépend de soi)

– Espérer un peu moins et aimer un peu plus (pour ce qui dépend de soi)

3 réflexions sur “Amour … ?

  1. Bonsoir Jacques

    Tout d’abord, grand merci à Vous, cher Inconnu, pour avoir laissé une trace de votre passage, et cette trace, combien douce et subtile……
    Et pour vous répondre très justement à propos d’une image pour votre article, dites-moi tout d’abord de quel article il s’agit et je vous répondrai de mon mieux….
    Je vais ajouter votre adresse sur mon blog, ainsi je ne perdrai pas de vue.
    Courtoisement.

    orphea943@gmail.com

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